Un premier thème : le fantastique et le merveilleux, que nous
retrouvons dans "Bimelabom et Chibiche", ainsi
que dans "Hassan et Kaddour", qui est en fait
un agglomérat de thèmes divers ; il y a aussi l'élément
historique (Les Mameluks de Bonaparte en témoignent suffisamment)
et même cette passion pour l'Ecosse dans
"La Mission du Major Redstone".
Laudy se révéla donc un maître du récit "historique". La cause en est beaucoup moins par le ton narratif et le déroulement de la trame, que par la création d'une atmosphère particulière que Laudy réussit chaque fois à insuffler à ses récits : il construit un décor et ses personnages vivent et évoluent fort à l'aise dans ce décor qui leur est propre.
D'un point de vue dynamique, Laudy n'est guère transcendant : l'action déroule de la situation, sans être primordiale et n'a de l'importance qu'en fonction du résultat, non de l'effet. Laudy est un narrateur visuel que l'on se doit d'absorber afin d'en goûter pleinement les finesses, selon le rythme imposé. Dans ce cas précis, c'est une procédure très importante de la part du lecteur, une participation dans l'acte de la "lecture", encore que les récits de Laudy aient une apparence trompeuse de limpidité exemplaire. Et malgré tout, ses récits recèlent une espèce de moralité, due à un fait très simple : la candeur et la chaleur humaine qui au départ sont le reflet d'une grande bonté d'âme...
Ne croyez pas pour autant que Laudy soit un naïf ; ses récits sont narrés sur un ton volontairement ironique, plein de bon sens, et même doté d'une sorte de philosophie résignée qui recherche peut-être une certaine noblesse d'esprit chez l'homme, tout en sachant qu'il est diantrement difficile de la trouver...
Il ne faut point chercher davantage chez Laudy, il vaut mieux nous laisser entraîner au gré de sa fantaisie, de ses aventures imaginaires, de sa magie, de son univers merveilleux...